Castlevania: Lords of Shadow 2 - PS3/X360/PC - SPOILER ALERT

La série Lords Of Shadow raconte principalement une histoire de vengeance, une vengeance qui a traversé les siècles : celle d'un valeureux guerrier avec une part d'ombre omniprésente, Gabriel Belmont, une part d'ombre qui le dominera totalement lorsqu'il deviendra, malgré lui, Dracula, l'élu de Dieu, celui destiné à être l'ultime rempart contre le mal absolu, Satan. Mais ce faisant, il est devenu à son tour maléfique, rejetant sa condition d'élu de Dieu... jusqu'à la fin de Lords Of Shadow 2.

Gabriel a massacré les Seigneurs de l'ombre dans le premier opus dans l'espoir vain de ramener sa femme Marie à la vie. Ce faisant, il se fait trahir par Zobek/Death, qui souhaitait le pouvoir des deux autres Seigneurs Noirs pour lui tout seul, et qui a manipulé Gabriel dans ce but. Zobek, lui même manipulé par Satan, se fait considérablement affaiblir par ce dernier. Toutefois, Gabriel réussit à expédier Satan en enfer.

Devenant par la suite Dracula suite à son profondément ressentiment pour Dieu, Gabriel entreprend de se venger de la confrérie, qu'il jugeait responsable de l'arrivée des seigneurs de l'ombre sur Terre. Lorsque celle ci envoya son propre fils, Trevor, pour s'occuper de lui, et qu'il découvre son identité lorsqu'il le tue, sa haine envers la confrérie prit des proportions monstrueuses. Les mensonges et les manipulations de la confrérie lui étant révélée au grand jour. Dracula a donc trois grandes entités face à lui : Zobek/Death, Satan, et la Confrérie de la Lumière/Les Belmont. Les bases de LOS 2 sont posées.

Le jeu LOS 2 raconte la fin de cette vengeance millénaire. Le scénario semble d'abord confus, car au côté du but le plus simple de l'histoire, traquer les acolytes de Satan et les tuer avant le retour du diable, tu te demandes pourquoi tu te retrouves face à Trévor enfant, face à Carmilla, face à Marie, face au frère de Pan, etc. ( Et le Toy Maker   ) Zobek, bien sur, n'est pas clean et son but se devine aisément : pousser ses deux pires ennemis à s'affronter histoire de s'occuper du dernier debout.

Malgré sa faible présence, le personnage de Victor Belmont est pour moi important dans la chute finale de l'histoire. Je m'explique : Victor, lorsque Dracula lui donne l'antidote, comprend qu'il y'a toujours une part d'humanité en lui. Il met ses préjugés de côté, et se rend compte que Dracula est le seul a être en mesure d'en finir avec l'armée de Satan. Il le conduit donc à l'acolyte, le contraint à se révéler, mais en se sacrifiant. Juste avant de mourir, il se tourne vers Dracula, et lui dit "Maintenant, c'est toi le dernier Belmont." Par ces paroles, il lui demande, pour moi, de veiller sur l'humanité à sa place. Sans savoir, bien entendu, qu'un autre Belmont est encore en vie.


Zobek croit manipuler Dracula, mais ce dernier est en fait celui qui a tout orchestré ! Lors de l'assaut final du chateau par la confrérie, Alucard réapparait et scelle un pacte avec son père : faire croire à sa mort durant des siècles pour que les acolytes de Satan puissent préparer son retour sur terre. Dracula et Alucard prévoient de réveiller le premier au moment critique, afin d'attirer l'autre grand ennemi du Prince des Ténèbres, Zobek, dans un piège mortel, qui viendrait chercher Dracula dans l'espoir que ce dernier le débarrasse de Satan. Trop heureux de pouvoir assouvir sa vengeance millénaire contre les deux principaux responsables de sa chute dans les ténèbres, Dracula accepte. Zobek et Satan le croient mort. Les Belmont aussi. Dans l'époque modèrne, Dracula se réveille, ses souvenirs éparpillés dans la dimension du château. Alucard, via la forme de Trevor enfant, est son guide dans cette dimension, alors que dans le même temps, il agit a visage couvert comme le lieutenant de Zobek. Le plan marche comme prévu : Dracula retrouve la mémoire, massacre Zobek dans un combat magnifique, affronte Satan qui posssèdera Alucard, utilisant ainsi sa dernière carte, fait sortir le diable du corps de son fils, et le tue une fois pour toutes. Suite à celà, Dracula et Alucard choisissent de construire leur propre destin ensemble. Dracula l'a accepté : il est l'élu immortel de Dieu.


Ah, cette fin. Le twist final est juste phénoménal. Moi qui croyais n'avoir aucune surprise dans ce LOS 2, la j'en ai eu pour mon argent ! C'était juste très très bien pensé, inattendu et original. Dracula ici, s'érige comme le seul rempart entre l'humanité et les forces du mal, chassé par une confrérie ne voyant en lui qu'un monstre qui a trahi Dieu et redouté par des humains ne voyant en lui que le Prince des Ténèbres. L'ambiguité de Dracula, tiraillé entre le bien est le mal, est ici très bien décrite.

Ayant retrouvé l'amour de son fils, Dracula, dont la seule émotion pure qui lui reste est l'amour qu'il éprouve pour ce dernier, la seule chose qui l'empêchera de déchainer ses penchants les plus sombres, comme dit dans les parchemins. Il ne s'en prendra plus à l'humanité. Alucard a ramené Dracula dans le droit chemin. D'une certaine façon, Gabriel a vaincu Zobek, Satan... et Dracula. C'est une jolie conclusion. Mais...

Mais elle est mal amenée. Un conte comme au début du jeu aurait été du plus bel effet. Au lieu de ça, ça fait un peu "on a battu Satan, maintenant voyons ce que nous réserve la vie mon fils"Et le combat final en lui même me laisse sur un sentiment mitigé. Alors le combat contre Alucard possédé est génial, de part l'ambiance et la thématique : Dracula affronte son fils et son plus grand ennemi en même temps. Pour un combat final, c'est bien fait. Mais bordel, c'est quoi cette blague sur le Léviathan ? Ce combat est un scandale. 5 minutes pour enlever deux chaines ? Vous êtes sérieux là ? Il y'avait moyen de faire nettement mieux que ça. Transformer Dracula en dragon avec Alucard sur son dos pour un Dragon VS Léviathan épiquissime à souhait, par exemple Et ça, ça vient ternir le tableau. Pourtant, tout le reste a côté est bon, très bon, ou simplement correct. Mais ça, c'est juste mauvais. J'ai eu l'impression d'avoir un mauvais remake du Dracoliche. Mais le fight contre Alucard/Satan rattrape le tout.

Le second round avec Raisa qui se révèle être la fille de Satan était sympa.

Le retour de Carmilla sonnait un peu inutile, mais ça a permis de revoir Marie. Le niveau dans la bibliothèque restait sympa et sortait du lot.


Constat amusant, si LoS 1 montrait un Gabriel qui se déshumanisait, dans LoS 2, c'est ironiquement l'inverse et le personnage n'en est que plus attachant.

J'ai bien aimé la séquence dans le petit jardin intérieur du frère de Pan. Sur le fond, c'est un peu con con de se la jouer Solid Snake alors qu'on dégomme le monstre deux secondes après, mais j'ai bien aimé cette séquence.
L'ambiance de ce lieu était chouette et il y a plusieurs thèmes par "zone" finalement. Je pense qu'on aura peut-être 5 ou 6 zones au compteur, mais il y a une pluralité de cadres. La tour de guet semble regrouper un jardin et un théâtre par exemple.

L'arrivée (enfin) vers Toy Maker était une chouette séquence. J'ai aimé cette scène où le Toy Maker raconte sa tragique histoire à travers des marionnettes. C'est marrant aussi d'approfondir le reboot de Walter Bernhardt en le collant à l'histoire du Toy Maker et ce Walter est aussi un beau salaud (et roux).

On enchaine rapidement avec le combat contre un Toy Maker possédé qui était sympathique, sans être éprouvant, mais le fait d'enchainer d'autres grosses marionnettes (dont une reprise du serpent des mers de Rondo of Blood?) m'a bien plu.
Heureusement, Toy Maker survit et c'est un personnage bien pathétique. Je l'aime bien. Par contre, il apparaît assez bêbête, alors que MoF le décrit comme un profond salaud qui transforme les humains en pantin, il joue probablement la comédie... d'ailleurs, sa seule apparition dans MoF le montrait en mode "démon". Toy Maker s'est déjà fait possédé par le passé?
On en saura plus par la suite!

Marie, Trevor et dans une moindre mesure Carmilla

le Dracula intérieur qui sous entend que ça se passe bien dans son esprit

A la fin du combat avec le premier acolyte, Dracula est transporté dans le château. Zobek dira plus tard "qu'il avait disparu" après le combat. Même chose pour le deuxième acolyte, Dracula (avec l'aide de Trevor) parvient à envoyer l'acolyte dans son château, où ses pouvoirs sont affaiblis.

A mon sens plusieurs interprétations sont possibles. Le scénario semble assez "ouvert" pour qu'on puisse entrevoir plusieurs possibilités/visions différentes. C'est aussi ça que j'aime. Tout n'est pas millimétré, raconté, répété. On a aussi le droit de faire marcher notre imagination.

Je l'avais déjà dit précédemment dans mon long début de test : je crois quand même à des failles, à des incohérences si ce n'est à l'intérieur du jeu lui-même, au moins par rapport à LOS voire même, MOF. Fin de la balise spoiler et à dans quelques jours pour un débat plus collectif, ouvert à tous et pas qu'à nous trois, Rocnael et Alexis