Ne vous en déplaise, une seconde harangue viendra gloser cette section de votre admirable forum : non que la première ne soit assez conventionnelle, mais les limites de ses propos ne permettent à ma pensée de noblement s’élancer, comme le claquement d’un rideau mû par le vent désire tout les courants que l’air d’une vaste pièce, seule, offre. Ainsi, hommes à l’ambition décadente, je vous offre l’hospitalité de mes murs, les plus somptueux et les plus grandiloquent que la littérature ai porté, comme bassin baptismal à votre éloquence.
Voyez les marécages spongieux et nauséabonds où la céleste famille Belmont s’épleure aujourd’hui – j’avoue trouver un certain plaisir orgueilleux à cette situation, mais quel ennuie, frères, quel ennuie ! -, marécages à vrai dire presque universelles, et où la conception divine, forte de son Inconséquente Graisse Arrivée, pose des doigts lourds et grossiers sur ce qui est encore (pour combien de temps ?) une des dernières légendes du Je vie des Hauts.
Car oui, Castlevania fait partie de ces rares jeux que l’on ne pratique que pour son seul héritage. Que les Créateurs s’en souviennent, c’est bien pire. Les joies que devrait apporter un nouvel opus exigeraient bien au-delà d’un simple ludisme puéril, c’est toute la lignée de vampires qu’il faut défendre, celle des insultes grandioses portées à l’humanité, celle du panache divin et de l’insouciance aristocratique. Que chaque porte s’ouvre sur la crainte, la haine ou la folie, c’est la moindre des choses ici, amice.
Là, j’apporte mon céleste jugement à cette immense promiscuité castlevaniesque qu’est castlevania.be (nom en lui-même déjà légendaire, puisque devenu aïeul d’un fier descendant), et c’est dans ma toute conscience que je le ferai libelluler sur les multiples nénuphars jalonnés dans le vaste marécage qu’est devenue la série ; voyez ce superbe insecte dont la robe ne cesse d’étinceler, pourtant invisible et plus même ! inexistante.
Que j’admire, sinon la verve et l’emphase, du moins la pensée développée en ces pages ! Loin de moi de nier toutes les maladresses du Lord Nashinou, au contraire, elles heurtent mon acuité avec une violence inconcevable, et ne posséderais-je mon perpétuel don de « voir entre », depuis des ères entières aurais-je quitté ces colonnes misérables. Ne crois pas, être volontaire, que j’applaudirai ton dévouement, ton engagement et ton courage, c’est trop humain pour que je n’y tache quelques gencives avides. Ce que j’y découvre avec délectation, Ô agneau sorti d’un vagin unique que la génétique populaire ne possède pas, ce sont les marques d’un savoir utilisé, assez peu certes, mais utilisé tout de même, au service des incarnations nouvelle de notre noble quête virtuelle. Tout en tes lignes porte la trace d’une connaissance certes, de la grandeur des épisodes antérieur, mais pas seulement, de la bonne utilisation de cette connaissance, qui est le premier pas vers l’hérédité fabuleuse que Satan offre parfois à ses sujets les plus mythiques. A quand ton enfant, combattant, suprême gueux, aux côtés des miens, dans des sphères où Dieu, verge bileuse et infâme, est à la portée de mon glaive étincelant ?
Ne t’égare pas, jeune pourceau, la route est encore longue, puisque qu’elle ne cesse de gravir et d’escalader les charpentes des lois physiques et métaphysiques. Encore Justesse et les rudes arrêtes de son visages se dérobe à ton regard, et l’intuition, mère que rare possède en son cœur, ne t’accompagnera de sa lucidité étrange qu’au prix d’efforts insoupçonnés. J’admet ta supériorité sans partage sur la francophonie de Castlevania, et même sur la francophonie de la virtualité généraliste, toujours est-elle à des lieux de mon battement de cil, brutal et délicat.
Aussi vous laisse-je la parole, fière peuplade, car mon but n’est pas d’atteindre la grâce d’un de mes innombrables et éblouissants monologues.