critiques de films

pour incarner le Diable

Pour moi la Neuvième porte, c'est cette analyse : Johnny Depp est le diable. Chaque fois qu'il est assommé ou endormi, un meurtre a lieu, exécuté de la même manière que dans les livres anciens. La fille qui le suit est une succube, la dernière gravure montre le diable baisant une femme-démon, ce qui est ici la représentation directe de la dernière scène entre Johnny Depp et Emmanuelle Seigner. En ayant réuni toutes les pages originelles, et en ayant accompli la prophétie, le Diable reprend le contrôle du corps d'hôte qui lui a servi depuis des années et il retourne à la fin dans son monde.

Johnny Depp, c'est le spectateur. Emanuelle Seigner, c'est le Diable en personne, et 'Boris Balkan', c'est le mauvais novice. Si je me réfère à l'analyse ci-dessus, Depp alias Corso est le Diable et Seigner sa servante, or dans le film c'est plutôt l'inverse: Seigner domine et guide Depp, elle se sert de lui pour accomplir ses projets. 'Balkan' est un mauvais maître car il n'est motivé que par son pouvoir personnel et qu'il utilise l'argent pour arriver à ses fins, comme n'importe quel homme d'affaires. Depp, lui, est passif: il fait ce qu'on attend de lui, même si sa curiosité s'accroît au fur et à meusre que sa quête avance.
Alors voilà mon analyse: nombreux sont les novices qui veulent entrer en contact avec le Prince des Ténèbres (Liana Telfer, Boris Balkan...), mais il (enfin elle en l'occurence) les dédaigne car ils sont indignes à ses yeux. Elle choisit Depp/Corso car il succombe à la tentation de façon servile; il est influençable, amoral, alcoolique, mais en même temps attiré par le savoir. Il fume cigarette sur cigarette, boit verre sur verre, ne s'alimente plus, ne vit plus que pour accomplir sa mission. Il est celui avec lequel elle aime le plus jouer.
Toujours dans une optique métaphorique, la mort des gens qui cotoient le livre constitue une sorte d'épreuve: le Diable tente de faire peur à Corso/Depp pour voir s'il va abandonner ou poursuivre. Seigner le protège contre ses ennemis, car il est celui qu'elle a choisi. Et à la fin, quand il couche avec elle, il signe le pacte démoniaque. C'est pour cela que le dernier plan le représente entrant dans une lumière éblouissante: Lucifer signifie "celui qui porte la lumière". Il a signé le pacte, vendu son âme et il va en enfer (il est aspiré par la lumière ébblouissante).
Pour conclure sur mon parallèle entre Corso/Depp et le spectateur: le spectateur regarde le film et au fur et à mesure que l'intrigue avance, il veut savoir son dénouement. Il devient obsédé par la quête du héros, et se met à penser à plein d'éléments de sa vie que lui rappelle le film. Et à la fin il se rend compte qu'il n'y a pas de réponses à ses questions. Car justement, l'enfer c'est de ne plus être dans la vie, mais dans le questionnement permanent, mué en torture mentale.

D'après cette théorie, Balkan aurait donc essayé de doubler le Diable lui-même en la personne de Corso, et c'est pour ça qu'il finit par se brûler lui-même, car personne ne peut dépasser le Diable. Les autres novices seraient des imbéciles qui n'ont pas compris que Corso est leur véritable maître, qui le persécutent au lieu de l'adorer. À moins que Corso ne devienne le Diable qu'après sa métamorphose, comme une larve qui se mue en papillon? Enfin bref.

Justement dans l'analyse que j'avais lu de Polanski, Lucifer aurait enfermé son âme dans le corps d'un humain afin d'échapper au jugement divin et passer inaperçu. D'où l'aspect amnésique de Corso, et son esprit malin qui ne ressort qu'au moment où il ne contrôle plus ses actes, c'est-à-dire durant son sommeil ou lorsqu'il perd connaissance.
La Succube n'est là que pour ramener son maître dans son royaume.

Ils finissent pas tout les deux dans le lac ? Je me rappelle pas d'un "gagnant"

Jason ressort du lac avec la tête de Freddy. Celle-ci fait un clin d'oeil à la caméra. Etant donné la brume durant cette scène, je me suis toujours dit que Jason était enfermé dans un rêve par Freddy.